Joie et créativité au Buisson Ardent

Le gala du Buisson Ardent, le foyer de vie porté par l’Association des  parents et amis des handicapés juifs (Apaj), s’est déroulé dimanche 12 février dans les locaux de l’établissement.


Il régnait une atmosphère de joie très particulière ce dimanche après-midi à Schiltigheim (commune voisine de Strasbourg), sur le site vert et lumineux du Buisson Ardent. Le bonheur des résidents du foyer, des adultes handicapés mentaux, de partager avec le public les chansons (« Evenou chalom », « Dis-moi Céline »…) et les danses (du hip-hop notamment) apprises et répétées pendant des mois ne pouvaient en effet qu’être contagieux et toucher les 150 amis venus témoigner de leur soutien à l’Apaj.
« On organise un gala tous les deux ans, mais c’est la première fois qu’on le fait au sein du foyer. L’objectif du gala n’est pas de récolter des sous, c’est de faire savoir qu’il y a ici un foyer qui fait un travail merveilleux pour les handicapés juifs dans une ambiance familiale ; c’est aussi l’occasion de montrer aux donateurs où va leur argent », explique Michèle Jablon, présidente depuis une dizaine d’années de l’Apaj.
L’Apaj, sans qui le Buisson Ardent n’existerait pas, a été crée en 1980 par un groupe de parents de personnes handicapées mentales juives. La création d’un foyer adapté est rapidement apparue comme une nécessité.
Le foyer a vu le jour, grâce à un legs, dès 1987. Le foyer est passé par bien des difficultés mais est aujourd’hui une maison reconnue, dont les 25 résidents – l’établissement compte autant de salariés – viennent de toute la France (région parisienne, Grenoble, Toulon, etc. ). Nolwenn Gesang intervient chaque semaine depuis six ans au sein du Buisson en tant que danse-thérapeute.
Les spectateurs ont pu admirer sa capacité à faire progresser, avec douceur mais sans infantilisation, les résidents dans la pratique de la danse. « La danse offre une meilleure conscience de soi, de son entourage et des autres, explique-t-elle. Les handicapés mentaux perçoivent leur corps comme quelque chose d’instrumentalisé dans le soin ou comme le lieu de pulsions sexuelles dont ils ne savent que faire. La danse leur permet de développer un rapport plus authentique au corps, propice à l’échange. »
En quoi la pratique de la danse est-elle différente pour les handicapés mentaux juifs ? « D’abord, la kipa tombe tout le temps, note-t-elle en souriant. Ensuite, le fait d’avoir la foi peut faciliter les choses car la danse est une activité spirituelle. »

NATHAN KATZ pour