Il faut saluer l’action de la trentaine de bénévoles, par Dina Abitbol

« Pour certains résidents, le Buisson est l’essentiel de leur famille »

Dina Abitbol a travaillé comme éducatrice dans le secteur public pendant vingt ans
Dina Abitbol

Dina Abitbol a travaillé comme éducatrice dans le secteur public pendant vingt ans. Elle est depuis 2011 la directrice du Buisson Ardent ; une mission qu’elle exerce avec beaucoup d’énergie et de générosité.
 

 

Quelle est la spécificité du Buisson Ardent ?

Dina Abitbol : C’est le seul foyer de vie pour handicapés mentaux adultes de France qui vit au rythme du calendrier juif et dont la nourriture est casher. Les résidents sont majoritairement de confession juive et ont la possibilité, s’ils le souhaitent, de célébrer shabbat et les fêtes juives. La laïcité à l’alsacienne, plus ouverte, compte pour beaucoup dans l’existence de ce foyer confessionnel.
Il existe à Paris des établissements juifs comme celui-là mais qui accueillent des adolescents ou des personnes vieillissantes. Ici nous accueillons des adultes à partir de 20 ans et nous les gardons aussi longtemps que possible. Notre doyen a aujourd’hui 76 ans. Nous accueillons 25 personnes – 21 vivent sur le site et quatre habitent dans des appartements à proximité mais sont suivis par nos équipes et viennent fréquemment au foyer. Le Buisson Ardent était d’abord installé, à partir de 1987, dans des locaux situés déjà à Schiltigheim, rue de Haguenau. Mais il a fallu trouver un site plus aux normes et les nouveaux bâtiments, dans lesquels le Buisson est installé depuis 2006, ont été construits en tenant compte des besoins et du fonctionnement de la maison.

On ne peut parler du Buisson Ardent sans parler de l'Apaj ?
D.A. : En effet. L’établissement émane de l’Apaj qui en est l’association gestionnaire.
Nous fonctionnons avec les fonds du département de façon autonome mais l’Apaj nous apporte un soutien financier qui nous permet de donner un supplément d’âme à la Maison et de joie aux résidents. C’est grâce à son aide que nous avons par exemple pu emmener au mois de mai tous les résidents et seize accompagnateurs dans un lieu magnifique en Israël. L’Apaj finance aussi les buffets que nous proposons à Hanouka ou à Pourim ou les sorties aux sports d’hiver.
Et il faut saluer l’action de la trentaine de bénévoles très investis de l’Apaj qui donnent énormément aux résidents. Les fondateurs, Loup et Colette Meyer-Moog, étaient également responsables des EI et leur idée était que les scouts (et d’autres) animent la vie juive du Buisson. Cette tradition a perduré : des jeunes – un peu moins en ce moment, je lance un appel ! – viennent le shabbat ; en semaine des dames animent des travaux manuels ou parlent avec les résidents de la prochaine fête juive.

Avez-vous un souhait particulier pour l'avenir ?

D.A. : On aimerait obtenir un agrément pour disposer de cinq places médicalisées.
Nous avons actuellement au moins trois résidents qui devraient bénéficier d’un accompagnement médicalisé et que nous risquons de ne pas pouvoir garder longtemps si nous n’obtenons pas très vite l’agrément nécessaire. Il faut savoir que pour certains résidents, le Buisson ardent est l’essentiel de leur famille.

PROPOS RECUEILLIS PAR NATHAN KATZ.